Aujourd’hui cela
fait déjà le dixième article que je publie et je suis assez fier
du résultat, je pense qu’il est temps de dresser un bilan pour
conclure cette aventure. Tout en voulant vous faire réfléchir sur
la question des Harkis et tout au long de mes recherches, mais
également grâce à vos messages personnels, j’ai moi même
beaucoup appris et j’espère que c’est le même cas pour vous. La
découverte du journal de mon grand-père m’a beaucoup servi pour
l’écriture du blog mais m’a aussi permis de retracer l’histoire
de ma famille et de mieux connaître mon grand-père qui n’avait
jamais eu l’occasion de me le transmettre par lui même. Je vais
donc résumer brièvement ce que j’ai rédigé tout au long de mon
blog.
Tout a commencé
lors de la Guerre d’Algérie quand certains Algériens ont rejoint
le camps français, chacun ayant différents parcours d’engagements
et différentes raisons. Dès le départ, ils n’étaient pas
considérés comme de vrais soldats français mais le réel problème
se posa quand la défaite des camps français pointa. En effet, dès
les accords d’Évian signés le 18 Mars 1962 qui annoncent le
« cessez le feu », la vie des Harkis bascule. Du jour au
lendemain, ils sont désarmés, abandonnés par la France ou livrés
aux mains du FNL, nouveau dirigeant du pays qui refuse la présence
de traîtres sur leur territoire. Ils sont donc massacrés ou encore
humiliés en public par le FNL. Leur seule issue pour survivre était
donc de se réfugier en France. Mais le plan de rapatriement a été
long et difficile et tous les Harkis d’Algérie n’ont pas réussi
à s’enfuir à temps, sans oublier la période où le gouvernement
leurs refusa l’accès en France.
Ceux qui ont réussi à atteindre la terre d’exil, on été parqués
dans des camps d’internement ayant déjà servi pour d’autre
population stigmatisés tel que des juifs, des tziganes, des réfugiés
Espagnols… Le gouvernement français les a ghettoïsés,
marginalisés et cachés de la population française comme pour
passer sous silence le résultat d’une défaite amère. Leurs
conditions de vie étaient éprouvantes : pas d’eau, pas
d’électricité, des douches et des toilettes publiques parfois
payantes. Peu qualifiés ceux-ci se retrouvaient à des postes aux
faibles revenus qui ne permettait pas une amélioration de leurs
conditions de vie. Le travail des femmes était très peu présent et
elles passaient le plus clair de leur temps à s’occuper de leur
foyer et de leurs enfants. Ces derniers se rendaient de la maternelle
au primaire à l’école des camps où un enseignement très basique
était donné et où ils étaient encore une fois marginalisés.
Néanmoins, une possibilité d’intégration s’offrait à eux lors
du passage au collège où ils étaient mêlés au français car il
n’y avait pas assez de moyens nécessaires pour offrir des cours
aux plus grands. Malgré cela, je tiens à préciser que la plupart
était mise a l'ecart par leurs camarades quand d’autres en
venaient même à s’auto-marginaliser, préférant l’homophilie.
L’étude de la langue française leur donna la voix que leurs
parents ne possédaient pas pour pouvoir briser le silence et parler
des épreuves qu’ils ont accumulées durant toutes ces années. Ce
facteur, combiné à l’étude de Jean Servier, ethnologue français
qui fit connaître le sort des Harkis à l’opinion publique,
engrangea les révoltes de la seconde génération à partir de 1974,
témoignant de leur désir d’intégration. Paradoxalement, les
immigrés avaient plus de facilite a s’insérer dans la société
française, mais eux aussi subissaient des difficultés, les poussant
à se révolter ensemble. Après une douzaine d’années de vie
dans les camps, les harkis furent reconnus comme des combattants à
part entière et par la suite, les camps furent délités petit à
petit. Ceci entraîna une prise d’indépendance qui n’était pas
toujours facile pour des personnes ayant vécu longtemps assistés.
En effet, les pouvoirs publics constatent qu’un trop grand nombre
de familles vit dans une situation de précarité. Au fil du temps,
différentes mesures sont mises en place pour les aider, mais
celles-ci ne sont pas suffisantes aux yeux de certains harkis et leur
famille. Aujourd’hui, ils continuent leur combat à l’aide
d’associations qui luttent pour leurs droits et la mémoire de leur
histoire tels que Ajir, Harkis et droits de l’Homme,
preuve d’une intégration qui n’est pas encore achevée.
On peut donc
conclure qu’il y a eu une grande amélioration de la vie de ces
anciens supplétifs par rapport à 1962. Malgré cela, plus de
cinquante années après la fin de la guerre, les harkis balancent
toujours entre marginalisation et intégration. Ainsi, la plupart des
harkis ne sont pas complètement adaptés à
la société française, mais la plupart de la seconde génération a
opéré le changement. On peut donner l’exemple de Kader Arif, fils
d'un harki, qui occupe la place de ministre délégué aux anciens
combattants dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault et de député
européen ou encore de Jeannette Bougrab qui a été Secrétaire d'état chargée de la Jeunesse et de la Vie associative au gouvernement de François Fillon et présidente de la HALDE qui lutte contre les discriminations.
Ainsi se termine
mon blog, si vous désirez me poser une question ou me proposer la
rédaction d'un article, je resterais actif sur le site et je suis
toujours ouvert aux suggestions.
Merci beaucoup à
vous de m'avoir lu et suivi, j’espère maintenant que si vous aviez
des préjugés sur les harkis, ceux-ci se sont envolés
ou du moins atténués et surtout, partagez cette page, pour faire
connaître leur histoire et faire durer leur mémoire.
Cordialement,
Mohamed Ben Said.
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